jeudi 17 octobre 2013

Lessive d'autrefois et anciens lavoirs dans le bocage normand




Lavoir situé sur la rive de la Gine. Construction toute en pierre de granit. Toiture à un versant en tuiles anciennes, parfaitement conservé, il est le plus joli du bourg.



Chaque hameau possédait-il un lavoir ? Pas toujours. Les femmes du village se rendaient alors à la rivière proche pour le lavage hebdomadaire du linge familial.

Dans nos campagnes, « la grande buée » se pratiquait une ou deux fois dans l’année, selon l’importance du trousseau familial, au printemps et à l’automne, pendant quatre ou cinq jours, de préférence ensoleillés. 
On avait amassé au grenier, pendant plusieurs mois, le linge sali, au moins une cinquantaine de draps et torchons.
Au jour fixé pour « la grande buée » on remplissait une grande cuve d’une partie du linge, sans oublier « l’encharrois » rempli de cendres. 
Les plus appropriées devaient provenir d’arbres fruitiers, de branches de chêne, joncs et tiges de maïs. 
Il fallait 1 500 kg de cendre pour une buée de 100 kg.

Par ailleurs, on faisait bouillir de l’eau dans un grand chaudron pendu à la crémaillère.
 On versait l’eau dans la cuve à l’aide d’un godet à long manche, dit « pusseux » ou « videux » ; l’eau bouillante ainsi versée favorisait l’action saponifiante des cendres. Elle s’écoulait très lentement par un orifice situé au bas de la cuve et était récupérée dans un baquet. On recommençait l’opération jusqu’à ce que l’eau soit claire. 
Cette tâche pénible qui durait trois jours était confiée à un homme. Cette opération de coulage terminée, au jour suivant, les lavandières chargeaient le linge sur les brouettes et allaient au lavoir. 

Elles s’installaient, à genoux dans leur « carrosse » personnel, brossaient, frottaient et frappaient vigoureusement de leur battoir en bois le linge, ramassé en tas, pour en exprimer le reste de salissures. 
Puis on le rinçait à l’eau claire du bassin alimenté par une source d’eau courante. (...)

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