samedi 1 mai 2021

P. Boulay confection. Ancienne maison Vaudorne-Toutain

P. Boulay confection.
Ancienne maison Vaudorne-Toutain
en 1939

Chapellerie-Modes-Mercerie-parapluie-Bonneterie

 

Gisèle Boulay et son époux tenaient la boutique familiale de nouveautés, conception et sportswear à La Carneille. « Nous avions de la mercerie, du tissu au mètre et d’ameublement, de la confection ; nous étions modistes (fabrique de chapeaux) et chapeliers (fabrique de casquettes). Je vendais des robes de mariées, j’allais les coiffer à domicile avec le diadème et le voile. Le mardi, jour du marché, nous avions un étal devant la boutique ; on payait une patente à renouveler chaque année et un droit de place. À Noël, mes beaux-parents vendaient des jouets et nous faisions la vitrine ; les gens s’extasiaient, c’était un autre monde, l’évolution est tellement grande ! », se remémore Gisèle


Son époux, instituteur, avait repris l’affaire familiale en 1950 et vendait sur les marchés. « En 1967, mon mari tombe malade et me voilà partie pendant un mois à faire les marchés avec un voisin chauffeur pour conduire le camion et m’aider. Nous avions un grand camion. Nous partions de bonne heure tous les jours pour arriver avant 8 h sur la place, sinon on ne pouvait plus rentrer. C’était une ambiance complètement différente de la boutique pour moi ; les clients étaient sympathiques. Il y avait une façon de faire, pas agressive ; on avait des concurrents, mais on se causait quand même. Quand il a repris le travail, mon mari s’est aperçu que le chiffre d’affaires avait augmenté ! Alors, la vendeuse est restée à la boutique et je l’ai accompagné jusqu’à ce que l’on arrête en 1988.
 Nous allions à Briouze, Argentan, Flers, La Ferté-Macé, Vire et Falaise. 
Mon mari, il n’aimait pas replier, c’est moi qui m’en occupais, lui, c’était les papiers ». Les marchés sont toujours là mais pour Gisèle, ce n’est plus comme avant. « Ils ne se sont pas améliorés, on y trouve très peu de beaux. Vers la fin, on sentait que ça devenait difficile ; en vérité, dès que la première grande surface a ouvert à Flers, les femmes se sont mises à conduire et allaient en ville. Nous n’allions pas sur Athis, plutôt sur Briouze, notre clientèle était par là. On a eu peur des fois aux virages pour Falaise, mais on faisait de bons marchés, jusqu’à 4 h de l’après-midi ; ensuite, c’était jusqu’à 2 h. »